Education permanente
En étant fidèle à sa philosophie originelle, l’Ecomusée offre à ses visiteurs l’opportunité de s’imprégner de la ruralité, dans le contexte actuel, avec une ouverture sur l’avenir (et notamment sur les « questions d’actualité » : notamment, la promotion d’une vie plus simple, mais néanmoins heureuse, en privilégiant les circuits courts et les autres modes de consommation, dans une logique de développement durable et de respect de l’environnement.) L’objectif final est de créer une mobilisation citoyenne, une conscientisation en vue de mettre en valeur la ruralité actuelle ; tout cela dans le contexte de l’éducation permanente.
L’Ecomusée défend la ruralité et le Pays des Collines, au sens géographique. Il s’agit de définir ce qu’est le Pays des Collines, zone rurale par excellence, en complétant les clichés éculés – les beaux paysages, l’air pur, les jolies promenades, le calme et la tranquillité –, en contournant les approches « par la négative » – il n’y a pas de transports en commun, pratiquement plus de services, zones-dortoirs sans culture ni médecins – et les visions passéistes – c’était mieux avant, quand on s’entraidait, que tout le monde se connaissait. Il s’agit de le définir de manière positive et différenciée en intégrant les nouvelles réalités, les nouveaux secteurs d’activité, les néo-ruraux, entre autres choses. Bien sûr, cela ne signifie pas nier les faiblesses des campagnes mais celles-ci sont approchées en termes de droits à défendre plutôt que comme défauts irrémédiables : comment défendre une meilleure mobilité, plus de services, un meilleur accès à la culture, en ce compris les patois locaux, le maintien des écoles, des règles de ruralisme (versus urbanisme), un mode de vie plus durable, etc. ?
L’Ecomusée s’est choisi, lors de sa fondation, plusieurs missions qui subsistent même si une hiérarchie s’est de fait installée. Sa fonction première est et restera l’éducation permanente ; son identité est intrinsèquement liée à la défense de la ruralité, comme ses origines en attestent. Les autres fonctions en découlent et s’articulent avec l’éducation permanente : le patrimoine, dont le Forum des Patrimoines est un nouvel exemple d’hybridation réussie, et le tourisme intégré, dont les groupes scolaires font partie.
Les activités d’éducation permanente se répartissent selon deux thématiques d’action : « Quelles représentations du monde rural hier, aujourd’hui ou demain ? » et « Comment développer un mode de vie durable au quotidien en zone rurale ? ».
La première thématique articule l’aspect plus muséal de l’Ecomusée, qui renvoie au passé, avec ses préoccupations contemporaines et ses questionnements sur l’avenir. Contrairement à un musée, l’Ecomusée utilise les objets, non pas comme une fin en soi, mais comme un outil pour entamer la réflexion sur les savoirs, savoir-faire, savoir-vivre spécifiques aux zones rurales, sur l’évolution des pratiques au fil du temps, en vue d’identifier celles qui peuvent être propices à une réflexion constructive sur aujourd’hui et au développement d’une volonté de changer demain (en termes de consommation, notamment).
La seconde thématique pose plus pratiquement la question des actions durables/soutenables en milieu rural. Environnement, gestion des ressources et des énergies mais aussi consommation plus durable et saine et agriculture raisonnée sont quelques-uns des aspects abordés. Le Forum des Simplicités en est, sans doute, l’exemple le plus parlant. Si ces thématiques sont générales, leur application aux zones rurales, et plus spécifiquement au Pays des Collines, avec une approche qui se veut plus pratique que purement théorique, leur donne une coloration locale bienvenue.
L’Ecomusée traite de ruralité, il en a déjà été question plusieurs fois, mais cela ne l’empêche pas de s’adresser à des publics plus « urbains ». L’organisation d’activités « large public » permettent d’attirer ces publics, issus des villes limitrophes voire parfois de bien plus loin, comme c’est le cas lors de la Fête de la Moisson. Il s’agit de s’assurer que le dialogue critique est entretenu entre des publics qui, aujourd’hui, sont perméables.